Ekaterina (Katia) Kulpé, née en Sibérie à Irkoutsk le 17 octobre 1978, est une artiste peintre russe. Elle fait des études de Beaux-Arts durant l'époque soviétique et post-soviétique. En 2010, elle quitte la Russie, s'installe en France et continue à œuvrer en restant dévouée aux fondamentaux académiques d'une école classique. 

Peintre expressionniste, marquée par le sentiment d'exil, elle travaille à la peinture à l'huile et à la peinture à l'encaustique, prenant ainsi à contre pied la vitesse despotique de notre monde.
Au fil des années, Ekaterina reste fidèle à la spontanéité de son geste, sculptant au couteau des matières et superposant la lumière. En suivant son imaginaire, elle aborde une multitude de genres picturaux et ses œuvres révèlent une véritable dimension sculpturale, voire tactile. 
En travaillant sur ses toiles chargées d'allégories, d'émotions, de métaphores, de poésie, de critiques et d'analyses profondes, Ekaterina suit son inconscient en s'inspirant de tout ce qui l'environne: phrases, musiques, souvenirs, aphorismes russes etc... Elle invite alors le spectateur à la découverte d'un expressionnisme figuratif étrangement intime, bizarre et surprenant à la fois.

 SEBASTIEN MINAUX:

La peinture de Ekaterina, expressionniste et figurative, saisit le regard d’emblée par un jeu de contrastes et de matière à la fois fort et subtil. Quand ils invoquent des souvenirs de la période soviétique, les tableaux se font incisifs, parfois corrosifs mais conservent aussi la couleur des hommages à celles et ceux qui ont nourri l’imaginaire de l'artiste et d'une époque. Le jeu chromatique chez Ekaterina est subtilement tourmenté, comme peuvent l'être les méandres des désirs refoulés.  C'est là sans doute toute la force de sa peinture :  donner à voir ce qui ne peut être dit, notamment lorsqu'il s'agit de  questionner la féminité, sa sensualité. Tout est là, posé dans la matière : une intériorité où la tendresse et la violence cohabitent et se frottent l'une à l'autre, sans jamais s'user totalement. Et cette coexistence même des contraires ne saurait laisser le spectateur indifférent. On ressort des tableaux de Ekaterina légèrement troublé, nourri d'interrogations. Il y a là une vibration qui ne vous lâche pas. 
dessin: Mako Moya Agurto
FRAGMENT D'AUTOPORTRAIT, H/P